C'est pour bientôt !
< Théâtre de la Ville >
# Arc (Arche), Chemin de jour par Sankai Juku jusqu’au 4 mai.
Pour qui ne connaît pas le butô apparu dans les années 1960, c’est le moment d’aller à la rencontre de cette danse contemporaine proprement japonaise dont Sankai Juku est l’illustre représentant depuis 25 ans. Réservation >.
< Le
Centre Pompidou >
# 7 Pleasures de Mette Ingvartsen les 3 & 4 mai.
"Vibratoire,
visqueux, tactile, visuel, contractuel, extatique ou collectif : sept notions
du plaisir sondées par Mette Ingvartsen
dans 7 Pleasures". Présentée régulièrement dans la programmation des
spectacles vivants du Centre Pompidou, la chorégraphe poursuit son exploration de la sexualité et ses représentations. Plus d’info par ici >.
< Le
Carreau du Temple >
# ZOO - Valeria Giuga &
Anne-James Chaton les 16 et 17 mai.
Anne-James Chaton, fer de lance d’une
poésie sonore radicale et la chorégraphe Valeria Giulia, remarquée
pour sa création She was Dancing, d’après le poème de Gertrude Stein Orta
or one dancing,
sont ici réunis pour un projet commun qui tissera des correspondances entre le
langage chorégraphique de Mary Wigman et le roman D’Orwell La ferme des animaux, soit une interrogation sur les questions de
vocabulaire, syntaxe et sens. Le tout sera lu et dansé sur une création sonore
du non moins avant-gardiste musicien Alva Noto. On y court >.
# Festival Jetlag du 11 au 25 mai 2019.
Représentations, ateliers, work in progress, temps de
rencontres sont les dénominateurs communs de ce festival qui se tient au
Théâtre de l’Etoile du Nord >.
< Le Centre Wallonie-Bruxelles >
# Lost
in Ballets russes de Lara Barsacq les 21 & 22 mai.
Lara Barsacq est une interprète passée par des compagnies prestigieuses
telles la Batsheva,
Jérôme Bel, les ballets C de la B. On sait moins qu’elle est l’arrière-petite
nièce de Léon Bakst qui fut célèbre comme peintre, décorateur et costumier des
Ballets Russes de Diaghilev jusqu’à la disparition de ce dernier en 1929. A ce
titre, il contribua à la transformation du ballet classique au début du XXème
siècle. Lara
Barsacq s’inspire des dessins de son grand-oncle pour créer sa propre partition
chorégraphique, tout en lui rendant hommage. Info et réservation >.
C'était hier
< Théâtre de la Bastille >
#
Hard To Be Soft – A
Belfast Prayer de Oona Doherty.
A quelques semaines d’intervalle Oona
Doherty aura présenté 3 de ses pièces à Paris confirmant l’intérêt grandissant
porté à cette jeune chorégraphe. Avec celle présentée ce soir-là en partenariat
avec l’Atelier de Paris – CDCN au Théâtre de la Bastille on retrouvait
l’univers déjà entrevu au Centre Pompidou avec Hunt & The Ascension of Lazarus à savoir une danse
puissante et nerveuse.
Sur le plateau une énorme structure qui
a des airs de cage aux fauves. C’est d’abord à l’avant-scène qu’on découvre un
premier tableau : 3 jeunes hommes encapuchonnés émergent à peine de la
pénombre semblant attendre autour d’un braséro. S’agit-il de petits malfrats en
attente d’un mauvais coup ? de chômeurs désoeuvrés ? Immédiatement
notre imaginaire est convoqué devant cette scène énigmatique avant l’entrée en
scène de Oona Doherty qui se présente en tenue masculine baggy et les cheveux
plaqués en arrière. Sur une bande son constituée de bruits, paroles et
invectives diverses, elle double et mime de sa danse ce qu’on entend :
fragments de scènes empruntes de violences, d’insultes, de deal, de lutte et de
mort. Sa danse est à l’image de ce collage sonore faite de ruptures et de
fulgurances.
C’est à l’intérieur de l’immense
structure que se déroule le tableau suivant, non sans avoir été précédé de la
voix d’une femme qui nous dit combien, lorsqu’on vit dans le dénuement, être « bien
sapée » peut permettre de trouver un (meilleur) travail. Témoignage bref
mais poignant qui permet de comprendre cette dizaine de jeunes danseuses hyper
lookées qui déroulent alors une chorégraphie inattendue mais combien efficace.
Enfin après un dialogue conflictuel, en
voix off, entre un père policier et son fils, entrent 2 hommes aux allures de
déménageurs qui refont vivre ce dialogue entendu précédemment dans un corps à
corps tout d’abord viril avant de s’abandonner à une tendresse toute naturelle
entre un père et son fils alors qu’est projetée une vidéo monumentale de ces
mêmes corps en arrière scène.
Avec une belle économie de moyen, une
danse âpre, et dans un format (trop) court, la jeune chorégraphe fait entrer la
rue sur le plateau et entendre la parole de ceux qu’on entend si peu souvent en
cet endroit de la danse. Vu le 11 avril 2019.
Teaser par ici >

< Le Centre Pompidou >
En
partenariat avec le festival
ArtDanthé, le Centre Pompidou présentait au sein des collections du Musée des
performances de chorégraphes à suivre assurément.
#
aCORdo de Alice Ripoll &
la cie REC.
Signalons en
premier lieu que cette pièce aCORdo
est signée de la chorégraphe brésilienne Alice Ripoll et dansée par la
compagnie REC. Dans une des salles d’exposition, fermée pour l’occasion, les
spectateurs viennent prendre place sur un pourtour de chaises, dispositif
inhabituel dans le cadre d’une performance au musée. Deux interprètes habillés
de blouses ou bleus de travail sont allongés contre une des cimaises dans des
postures de dormeur. Ils sont par la suite rejoints par 2 autres danseurs qui prennent
appui sur les corps de leurs camarades pour entamer également une sieste. Peu à
peu, les appuis se modifient et les corps sortent de leurs repos respectifs
pour atteindre la mi-hauteur et trouver enfin leur verticalité. Chacun des
danseurs entame alors une danse personnelle avant de se porter puis se déposer
à tour de rôle sur les genoux des spectateurs qui font ainsi l’expérience de
prendre soin, comme un bien précieux, de cet autre qui lui étranger afin qu’il
ne tombe pas. Cet échange et cette intimité entre les corps, ceux des danseurs
et des spectateurs, va prendre une nouvelle tournure lorsque les 4 interprètes
vont se saisir des objets divers que les spectateurs ont avec eux, là un sac,
ici une paire de lunettes, ailleurs une écharpe, pour les redistribuer de
manière aléatoire auprès d’autres spectateurs, chacun acceptant la perte de son
bien et sa redistribution auprès d’inconnus. Au-delà de l’inquiétude première
chacun se prête au jeu et des sourires entendus se dessinent sur les visages.
D’autant plus que les danseurs vont également gardés avec eux certains des
objets prélevés dans l’assistance : portables, montres ou bijoux dans les
poches, sacs à main en bandoulière, brouillant ainsi de plus en plus les pistes
pour suivre les trajets des biens prélevés. Jusqu’à cet ultime moment où ils
viennent se placer face à la cimaise libre, mains aux murs, jambes écartées mimant
un contrôle de police. Il faudra un temps aux spectateurs pour comprendre qu’il
leur revient de quitter leur confort assis s’ils souhaitent récupérer leurs
biens et cela en accomplissant des gestes habituellement dévolus à la seule
police. On assiste alors à cette scène surréaliste où chacun vient rapporter à
son propriétaire ce qui ne lui appartient pas, et/ou part à la recherche de son
bien dans l’obligation de faire les poches de nos quatre pseudo pickpockets. C’est
un peu l’histoire de l’arroseur arrosé. C’est avec le dernier objet récupéré
par sa/son propriétaire que la pièce prend fin permettant enfin la sortie des
danseurs.
C’est toute en
finesse que cette performance, à travers une participation tout à fait
singulière du public, interroge notre rapport à l’autre, notre capacité à
l’empathie, à la confiance et plus globalement souligne combien nous sommes
assurément soumis à des représentations qui relèvent du social et du politique.
Et c’est tout à l’honneur de la chorégraphe de nous le rappeler le temps d’une
danse.
Crédit photo : filipf/Avoiretadanser
Crédit photo : filipf/Avoiretadanser
#
Deepspace de James Batchelor.
James Batchelor, danseur et chorégraphe Australien, proposait une
performance très différente avec un duo baigné d’étrangeté. La pièce fait suite
à l’expédition du chorégraphe sur un navire d’exploration de l’Antarctique
durant 2 mois : « En
tant que chorégraphe, c’était un environnement particulièrement unique et
inspirant pour étudier et faire des recherches sur le corps ». C’est cette expérience qu’il restitue avec
cette performance filmée le 21 avril au Centre Pompidou >.