Seize ans après Fase qui lui avait permis de mettre en place son vocabulaire, Anne Teresa de Keersmaeker renouait en 1998 avec le compositeur américain Steve Reich pour écrire une chorégraphie complexe pour un groupe de danseu.ses.rs.
Drumming est une œuvre typiquement “répétitive” du compositeur américain datée de 1971, composée sur un unique motif rythmique de huit notes joué selon des hauteurs et des timbres différents par différents instruments, induisant de multiples variations rythmiques qui invitent à la danse.
La chorégraphie emprunte à la partition de Reich sa structure et ses modes d’articulation. Elle est composée à partir d’une longue phrase en spirale qui sert de ligne directrice, et utilise de multiples procédés d’écriture qui en font toute sa richesse : jeu de miroir dans le temps et dans l’espace, développement selon des principes mathématiques (le nombre d’or et la suite de Fibonacci), boucles inversées, unisson et décalage/déphasage, etc.
Pourtant cette complexité d’écriture s’efface devant l’évidence et la légèreté du geste et la fluidité du mouvement qui vibrent au rythme des percussions de l’Ensemble Ictus et des voix féminines de Synergy Vocals sous la direction de Georges-Elie Octors. Drumming est une petite merveille à voir absolument.
Drumming Live Anne Teresa de Keersmaeker vu en décembre 2021.
Site de la compagnie Rosas.
Consulter l’ensemble de nos articles consacrés à la chorégraphe flamande : Les Variations Goldberg, Fase, Violin Phase, Forêt, A Love Supreme.
