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"Grand Finale" de Hofesh Shechter ou la beauté convulsive.
Repoussée pour cause de pandémie, la reprise de Grand Finale, créée en 2017, a fait salle comble à la Grande Halle de la Villette de Paris. Emmenée par dix nouveaux jeunes interprètes de la Hofesh Shechter Company, la pièce a été largement ovationnée. Basé à Londres depuis une dizaine d'année, Hofesh Shechter, formé à la Batsheva Dance Company, est arrivé sur la scène internationale avec une danse qui mêle la fluidité des corps à une énergie électrique portée par une bande son, gorgée de percussions électroniques, qu'il compose lui-même.
Autre
partie prenante de la scénographie : un quintette tout à fait classique
constitué d'instruments à cordes et à vent occupe sur le plateau des
situations variables et participe à l'univers sonore, ajoutant une
touche plus traditionnelle à une musique de percussions qui saturent l'espace sonore. Ce
quintette vient à l'entracte occuper l'avant scène pour un intermède
musical plus joyeux alors qu'un danseur écroulé sur une chaise, comme mort ou
endormi, tient un carton sur lequel est écrit le mot ENTRACTE. Il sera
lui-même remplacé par un autre danseur jeté sur le bord du plateau avec l'écriteau KARMA avant la
reprise de la seconde partie. Est-ce une indication de lecture pour la
séquence qui s'annonce ?
Toujours est-il que les danseurs reviennent sur la plateau dans des tenues plus colorées et si les séquences dansées semblent moins fragmentées et laissent entrevoir les aspects festifs de danses traditionnelles, les corps, malgré l'apparition d'un moment de joie partagée autour de l'orchestre, resteront malmenés : trainés plus que portés, abandonnés ici où là, ils finiront pour certains comme emmurés après un dernier réconfort.
Autant dire qu'on ne sort pas joyeux d'une telle pièce car s'il y a de la beauté, c'est une beauté convulsive. Et la mort ne semble jamais très loin.
vu le 01/07/2021 à la Grande Halle de La Villette dans le cadre du Théâtre de la Ville Hors les murs.