Signes de Printemps au Regard du Cygne

  • Post category:chroniques

Le Regard du Cygne à maintenu ouvert aux professionnels les représentations de son festival danse Signes de Printemps. Dans le cadre des “spectacles sauvages”, trois jeunes compagnies proposaient des formes courtes ou des extraits de 15 à 20 minutes de pièces en cours de créations ou déjà achevées.

Un Certain Printemps de Yohan Vallée.

On retrouvait Yohan Vallée en solo après l’avoir vu en duo avec Jeanne Alechinsky dans Mon vrai métier c’est la nuit

Un Certain Printemps commence à même le sol, comme une naissance dans un halo de lumière, avant que le danseur ne dévoile au spectateur les deux grands portraits de ses parents installés au centre du plateau. De l’un à l’autre, il semble entamé un jeu de cache ou peut-être même un jeu de la vérité et déploie, sur la partition du Sacre du Printemps de Stravinsky, une danse irriguée par les gestes de l’enfance et les souvenirs d’une histoire familiale. Sur la bande son du Sacre, la voix d’une femme au fort accent de terroir, dévide la pelote de ses souvenirs.

Un Certain Printemps

photo @ filipf.o.t.o / Avoir et à danser

Experimento 5 de Sofia Fitas.

Dans une ambiance crépusculaire un corps de dos dont on ne peut voir la tête se présente comme une stèle ou bien plus comme un monolithe planté là par on ne sait quel créature. Un deuxième corps apparaît dans un fondu enchainé de lumière dans une configuration différente du premier venant altérer notre assurance visuelle et creusant le trouble de notre perception. Rien n’est plus assuré.

Dans une seconde partie, les 2 interprètes sont au sol et si l’on voit un plus plus les corps, leur organisation, leur configuration et les mouvements qu’ils génèrent sont peu habituels : bras et jambes se croisent et se défont laissant entrevoir un univers organique qui n’est pas sans rappeler par ailleurs celui du de la danse buto.

La chorégraphe d’origine portugaise Sofia Fitas s’est inspirée du livre de Fernando Pessoa, Livre de l’intranquillité pour créer ce duo intranquille.

photo @ filipf.o.t.o / Avoir et à danser

Le Chant du Styrène de Fu Le – Cie Tétrapode.

Cette pièce n’est pas nouvelle puisqu’elle fut créée en 2015 par le chorégraphe Fu Le. Sur le plateau 3 interprètes dans des combinaisons immaculées plus un objet de la même blancheur qui tient une place de choix, soit une grande plaque de polystyrène qui va passer de main en main, s’échanger et/ou partager l’espace, c’est selon. Les interprètes luttent contre, avec, ou pour, développant autant de métaphores possibles jusqu’à la rupture. On voit alors comme un continent blanc à la dérive baigné d’une atmosphère lumineuse clinique grâce au dispositif de néons disposés au ras du sol et à l’envoutante création sonore jouée en live par le compositeur Olivier Lasson.

photo @ filipf.o.t.o / Avoir et à danser

Pour en savoir plus sur la compagnie Tétrapode, c’est par ici >.